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C dans l'airPrisons attaquées : les narcotraficants visent l'État ?
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Décryptage & investigation
1 h 3 min
Français
Tous publics
Disponible jusqu'au 16/05/2025
Des établissements pénitentiaires ont à nouveau été ciblés cette nuit par des attaques coordonnées. Depuis dimanche neuf prisons ont été prises pour cible : Toulon, Marseille, Aix-en-Provence, Valence, Villepinte, Nanterre, Melun, Agen, Tarascon. Des véhicules ont été incendiés sur les parkings, un incendie s'est déclaré dans le hall d'un immeuble dans lequel habite un gardien de prison, un autre agent a été visé et ses proches menacés dans une vidéo sur Telegram… Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l’enquête et les agents sont sous le choc.Qui s’en prend aux établissements pénitentiaires ? Ces dernières heures le réseau "DDPF" pour "Défense des droits des prisonniers français" fait parler de lui. Le sigle s'est retrouvé tagué lors de plusieurs attaques contre des centres pénitentiaires français et un groupe a été créé sur la messagerie Telegram. Il totalise déjà près d'un millier d'abonnés, avec des appels à cibler les personnels surveillants pénitentiaires, et ce communiqué posté hier soir : "Nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes là pour défendre les droits de l'Homme à l'intérieur des prisons". Ses membres dénoncent notamment les fouilles humiliantes des surveillants ainsi que la surpopulation carcérale. Au 1er mars, 82 152 personnes étaient détenues dans les prisons françaises, pour un total de 62 539 places, soit un taux d'occupation de 131 %.On peut lire également sur le canal : "Pourquoi se servir de Mohamed Amra pour faire du mal aux 82 000 autres détenus ?" Deux slogans sont aussi mis en avant sur un photomontage où l'on voit Gérald Darmanin derrière des barreaux : "justice pour les détenus" et "non au projet Darmanin", en référence à sa volonté de durcir le régime carcéral des narcotrafiquants. Les plus dangereux devraient être regroupés à partir de cet été dans les prisons de haute sécurité de Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe. Ces établissements conçus pour être inviolables imposeront un nouveau régime carcéral très strict inspiré du modèle anti-mafia italien.Qualifiant cette série d’actes de "terroriste", le ministre de la Justice a dénoncé une tentative d’intimidation de l’Etat. "Ils le font parce que nous prenons des mesures contre le laxisme qui existait peut-être jusqu'à présent dans les prisons qui a mené notre pays à des difficultés extrêmement graves, des réseaux de drogues qui continuent à partir des cellules carcérales, on commande des assassinats, on blanchit de l'argent, on menace des policiers, des magistrats, des agents pénitentiaires, et on s'évade comme c'est le cas de monsieur Amra", a déploré Gérald Darmanin qui défend son projet de quartier de haute sécurité pour les détenus les plus dangereux, notamment les narcotrafiquants, soumis à un "nouveau régime carcéral d’isolement" visant à les "couper du monde" et qui soulève depuis des mois les critiques de nombreuses associations de défense des libertés, des groupes de gauche et de certains députés du bloc central. Ce régime est "attentatoire aux droits fondamentaux" et "contreproductif" en matière de prévention et de récidive, s'est insurgé l'Observatoire international des prisons. La Ligue des droits de l'homme a quant à elle évoqué une forme de "torture blanche"."Ce que je crée est quelque chose de révolutionnaire et de très dur, j'en conviens", avait déclaré Gérald Darmanin, le 13 mars dernier sur Sud Radio. Le garde des Sceaux qui a fait de la lutte contre la criminalité organisée "une priorité absolue" entend également frapper les narcotrafiquants au portefeuille, en luttant contre le blanchiment et confisquant systématiquement tous leurs biens.À Montpellier, après plusieurs fusillades dont une mortelle sur fond de trafic de drogue, le maire appelle à un changement de la loi. Michaël Delafosse souhaite que les maires aient le pouvoir d'autoriser ou non l'installation des commerces afin d'empêcher le blanchiment d'argent de la drogue. Nous l’avons rencontré dans sa ville.Qui cible les prisons et ses agents ? Qui se cache derrière ce groupe DDPF ? quelle est la situation dans les établissements pénitentiaires français ? Comment vont fonctionner les premières prisons de haute sécurité ? Et comment lutter contre le blanchiment d’argent de la drogue ? Les experts : - Audrey GOUTARD, grand reporter à France Info TV, spécialiste des faits de société - Damien DELSENY, rédacteur en chef adjoint en charge du service police-justice au Parisien - Maitre Joseph COHEN-SABBAN, avocat pénaliste - Nathalie SAINT-CRICQ, éditorialiste politique à France TélévisionsEn savoir plusDiffusé le 16/04/2025 à 17h42 - Disponible jusqu'au 16/05/2025
Des établissements pénitentiaires ont à nouveau été
ciblés cette nuit par des attaques coordonnées. Depuis dimanche neuf
prisons ont été prises pour cible : Toulon, Marseille, Aix-en-Provence,
Valence, Villepinte, Nanterre, Melun, Agen,
Tarascon. Des véhicules ont été incendiés sur les parkings, un incendie
s'est déclaré dans le hall d'un immeuble dans lequel habite un gardien
de prison, un autre agent a été visé et ses proches menacés dans une
vidéo sur Telegram… Le parquet national antiterroriste
s'est saisi de l’enquête et les agents sont sous le choc.Qui s’en prend aux établissements pénitentiaires ? Ces dernières heures
le réseau "DDPF" pour "Défense des droits des prisonniers français" fait
parler de lui. Le sigle s'est retrouvé tagué lors de plusieurs attaques
contre des centres pénitentiaires français
et un groupe a été créé sur la messagerie Telegram. Il totalise déjà
près d'un millier d'abonnés, avec des appels à cibler les personnels
surveillants pénitentiaires, et ce communiqué posté hier soir : "Nous ne
sommes pas des terroristes, nous sommes là pour
défendre les droits de l'Homme à l'intérieur des prisons". Ses membres
dénoncent notamment les fouilles humiliantes des surveillants ainsi que
la surpopulation carcérale. Au 1er mars, 82 152 personnes étaient
détenues dans les prisons françaises, pour un total
de 62 539 places, soit un taux d'occupation de 131 %.On peut lire également sur le canal : "Pourquoi se servir de Mohamed
Amra pour faire du mal aux 82 000 autres détenus ?" Deux slogans sont
aussi mis en avant sur un photomontage où l'on voit Gérald Darmanin
derrière des barreaux : "justice pour les détenus"
et "non au projet Darmanin", en référence à sa volonté de durcir le
régime carcéral des narcotrafiquants. Les plus dangereux devraient être
regroupés à partir de cet été dans les prisons de haute sécurité de
Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe. Ces établissements
conçus pour être inviolables imposeront un nouveau régime carcéral très
strict inspiré du modèle anti-mafia italien.Qualifiant cette série d’actes de "terroriste", le ministre de la
Justice a dénoncé une tentative d’intimidation de l’Etat. "Ils le font
parce que nous prenons des mesures contre le laxisme qui existait
peut-être jusqu'à présent dans les prisons qui a mené
notre pays à des difficultés extrêmement graves, des réseaux de drogues
qui continuent à partir des cellules carcérales, on commande des
assassinats, on blanchit de l'argent, on menace des policiers, des
magistrats, des agents pénitentiaires, et on s'évade
comme c'est le cas de monsieur Amra", a déploré Gérald Darmanin qui
défend son projet de quartier de haute sécurité pour les détenus les
plus dangereux, notamment les narcotrafiquants, soumis à un "nouveau
régime carcéral d’isolement" visant à les "couper
du monde" et qui soulève depuis des mois les critiques de nombreuses
associations de défense des libertés, des groupes de gauche et de
certains députés du bloc central. Ce régime est "attentatoire aux droits
fondamentaux" et "contreproductif" en matière de
prévention et de récidive, s'est insurgé l'Observatoire international
des prisons. La Ligue des droits de l'homme a quant à elle évoqué une
forme de "torture blanche"."Ce que je crée est quelque chose de révolutionnaire et de très dur,
j'en conviens", avait déclaré Gérald Darmanin, le 13 mars dernier sur
Sud Radio. Le garde des Sceaux qui a fait de la lutte contre la
criminalité organisée "une priorité absolue" entend également
frapper les narcotrafiquants au portefeuille, en luttant contre le
blanchiment et confisquant systématiquement tous leurs biens.À Montpellier, après plusieurs fusillades dont une mortelle sur fond de
trafic de drogue, le maire appelle à un changement de la loi. Michaël
Delafosse souhaite que les maires aient le pouvoir d'autoriser ou non
l'installation des commerces afin d'empêcher
le blanchiment d'argent de la drogue. Nous l’avons rencontré dans sa
ville.Qui cible les prisons et ses agents ? Qui se cache derrière ce groupe
DDPF ? quelle est la situation dans les établissements pénitentiaires
français ? Comment vont fonctionner les premières prisons de haute
sécurité ? Et comment lutter contre le blanchiment
d’argent de la drogue ?
Les experts :
- Audrey GOUTARD, grand reporter à France Info TV, spécialiste des faits de société - Damien DELSENY, rédacteur en chef adjoint en charge du service police-justice au Parisien - Maitre Joseph COHEN-SABBAN, avocat pénaliste - Nathalie SAINT-CRICQ, éditorialiste politique à France Télévisions
Les experts :
- Audrey GOUTARD, grand reporter à France Info TV, spécialiste des faits de société - Damien DELSENY, rédacteur en chef adjoint en charge du service police-justice au Parisien - Maitre Joseph COHEN-SABBAN, avocat pénaliste - Nathalie SAINT-CRICQ, éditorialiste politique à France Télévisions
Présenté par :
Caroline Roux, Axel de Tarlé
Maison de production :
France Télévisions / Maximal Productions